Trois heures de palabres pour un nouveau port à La Seyne faisant l'unanimité !

Décidément, Monsieur le Maire de La Seyne est un politicien habile !

Faisant preuve de courtoisie, alors même que la loi le place comme maître de l'ordre du jour des séances du Conseil municipal, il a demandé aux élus de l'opposition de Gauche s'ils verraient un inconvénient à ce qu'il inverse les deux seules questions inscrites à l'ordre du jour du Conseil municipal : on pourrait commencer par traiter de la question du futur port, très consensuelle, pour, ensuite, avoir tout le temps de débattre du sujet qui pouvait fâcher : la révision du Plan Local d'Urbanisme... Banco, donc, pour qu'il en soit ainsi.

On a donc d'abord abordé la question du nouvel équipement maritime, sur laquelle l'unanimité était prévisible. C'est un vieux projet que la précédente municipalité de Gauche avait souhaité voir se réaliser, mais que le Ministère de la Défense avait toujours bloqué, arguant que les besoins du port militaire de Toulon interdisaient la création de nouveaux anneaux dans la Rade.  Il faut reconnaître qu'Arthur Paecht, ancien président de la commission de la défense de l'Assemblée Nationale, a réussi à lever le verrou de l'État. Un port de 706 places va être réalisé sur la partie orientale des anciens chantiers navals, dans le cadre d'une délégation de service public. Comme d'autres, les élus de la Gauche Unie, par les voix de Francisque Luminet et Raphaëlle Leguen, sont toutefois intervenus pour proposer quelques améliorations au programme, notamment l'installation d'une cale de mise à l'eau en plus du portique prévu, dispositif moins onéreux pour les plaisanciers disposant de petits bateaux. Normalement, donc, l'affaire aurait dû être bouclée en moins d'une demi-heure...

Mais c'était sans compter avec l'habileté de "vieux routier" de la politique qu'est le premier magistrat qui, sachant que la question de l'urbanisme allait susciter de bien plus vifs débats, s'est employé à faire durer : près de trois heures de monologue  ! Il est manifeste que M. Paecht s'est employé à assoupir ses opposants et, les élus de sa majorité n'étant que 21 alors que le quorum de 25 présents est nécessaire pour que la séance puisse se tenir, soit à jouer la montre pour battre le rappel des membres absents de son équipe et disposer d'une majorité, soit, en cas de départ des élus des oppositions, à obtenir l'arrêt de la séance... et ainsi éviter tout débat !

C'est de bonne guerre. Mais il a aussi été de bonne guerre que les élus de la Gauche Unie et du MODEM, presque toujours seuls groupes d'opposition représentés, relèvent la maneuvre et, par leur départ, manifestent une nouvelle fois leur désapprobation face à la légèreté avec laquelle les élus des autres groupes, et en particulier certains de la majorité municipale, exercent les mandats que les citoyens leur ont confiés.

Lorsque le Conseil sera reconvoqué, le débat sur l'urbanisme n'aura peut-être pas lieu en séance. Mais les votes d'opposition seront explicites. Et c'est sur la place publique que les orientations d'urbanisme seront débattues, avec nos concitoyens. Car c'est bien là un enjeu majeur de l'avenir de la deuxième ville du Var.

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